Mercredi 16 juin, fin d’après-midi je charge la voiture. Ça fait un peu drôle de mettre les skis dans le coffre avec 33 degrés !!
RDV jeudi matin à 3 heures pour le départ. je prends au passage Patrice Flesch mon guide de Haute montagne Alsacien, je pars avec lui en Suisse pour la seconde fois. Patrice est impressionnant. Il connaît le nom de tous les sommets Suisses !!!
6h30 du matin, arrivés au parking de Umpol à 2100 m d’altitude, situé à côté du col de Susten. Bonne nouvelle la neige est encore bien présente (le col est encore fermé). On enlève le short et les tongs et on s’équipe. Ne surtout pas oublier la crème solaire !
C’est parti, on traverse la route, et tout de suite on aperçoit la passerelle en acier qui traverse le torrent qui est complètement tordu par les grandes quantités de neige de cet hiver. On traverse donc à côté de la passerelle sur la neige, ça nous met dans l’ambiance direct sachant que sous le mètre de neige, l’eau du torrent arrive directement des glaciers en amont.
Das Tierberglihutte, notre refuge est à 2800 m. Nous partons, la nuit a été courte. La montée est assez tranquille juste un petit passage dans les rochers nous oblige à déchausser.
Arrivés un peu avant 9h, on laisse sur place une petite partie de nos affaires. 5 mins plus tard, l’hélicoptère de la Riga (secours en montagne suisse) vient secourir un allemand (jambe cassée apparemment). L’ordre de la matinée : rester concentré !
9h20, c’est reparti pour notre premier sommet : le Voder Tierberg 3100 m. Traversée du glacier encordé, approche du sommet à ski, le soleil chauffe déjà, nous nous dirigeons plein est ! Arrivés à 50 mètres du sommet nous laissons nos skis et notre sac à dos. Nous nous équipons de nos crampons afin d’escalader les derniers mètres.
10h40, ca y est 3100 m. 1000m de dénivelé, ce n’est pas énorme mais après cette petite nuit … On redescend afin de récupérer nos skis et nos lourds sacs, matériel de sécurité pour glaciers oblige. Reste la descente jusqu’au refuge. La neige est vraiment pourrie, humide et lourde. On descend sans grand plaisir.
Il est 11h30 à notre arrivée au refuge, pile pile pour l’apéro !
Ensuite installation dans nos chambres respectives. En suisse les guides ne dorment pas dans le même dortoir que leurs clients. On est un peu inquiet pour le lendemain, la météo annonce nuageux. On hésite donc pour la course du vendredi. L’après-midi passe assez vite finalement ; on profite du soleil pour faire sécher nos affaires, chaussons, peaux de phoques, vêtements, cordes, crampons… Avantage de la Suisse on mange de bonne heure : 18h30 maxi
21 heures extinction des feux. Petite précision Patrice a décidé de l’heure du » fruhstuck », ce sera à 5h
Bonne nouvelle au réveil le ciel est clair, on avale un bon repas. Départ 6h on est dans les temps, deuxième bonne nouvelle il a gelé la nuit la neige porte bien on confirme donc l’objectif du jour le Sustenhorm 3500 m. Tony, le patron du refuge, nous a dit qu’il fallait 3h30 pour atteindre le sommet. Patrice part sur un bon rythme, après une nuit plus longue que la veille. La pente est raide et glacée. Nous traversons un grand dévers, il faut rester très attentif afin de ne pas glisser et se retrouver 300 m plus bas.
En raison du dévers on a mal aux pieds car nous montons que sur les carres des skis. Je regrette presque mes skis larges (96mm), un régal à la descente mais un peu contraignant dans ces conditions. Nous prenons la décision de mettre les skis sur le sac afin de terminer en crampons.
Nos sacs sont lourds mais heureusement le gel a bien durci la neige. Nous suivons les traces dans la neige qui nous mènent directement vers le sommet. Certains passages sont quand même assez physiques car on passe vite à travers la couche de regel et là, on s’enfonce directement au-dessus du genou !
Comme hier à 3350 environ on laisse les sacs pour terminer light !! Que du bonheur on se sent vraiment léger. 8h30, arrivée au sommet. On a mis 1 h de moins que prévu mais nous étions à skis ! Petite séance photos, on a le temps de profiter de cette vue magique.
On descend récupérer nos skis, la descente s’annonce magique dans ces conditions. 9h, on attaque la descente. C’est parti pour 1500 m dénivelé (à peine plus de 200 à la Chaume Francis pour info) La neige est vraiment au top. La pente est parfaite, assez raide mais pas trop. Nous faisons des poses régulièrement afin de profiter et de garder des cuisses !
Nous avons décidé de prendre une autre pente par rapport à la montée. Nous descendons par un glacier. Les séracs sont impressionnants mais pas trop menaçants. Arrivés sur le bas du glacier, changement de décors : nous sommes obligés de passer sur la glace vive sur 25 m environ dans une pente assez raide. Patrice visse une broche à glace afin de me faire descendre encordé, trop bon !!! Il descendra en dérapage avec l’aide son piolet, merci à ses skis neufs !!
La suite de la descente nous fait passer à côté de gros rochers d’environ 3 fois la taille des minibus. Patrice me confie que ce sont des rochers que le glacier a fait tomber il y a 2 ans suite à la chute de seracs !! ça calme ! On évite de pique-niquer à cet endroit !
Plus que 15 minutes avant d’atteindre la route et 20 min de marche sur cette petite route afin de récupérer la voiture.10h 30 fin de la course. Ça parait court mais à cette période, la tranche horaire est très courte en raison de la chaleur qui arrive vite en matinée ce qui rend la neige moins agréable et surtout cela augmente le risque sur les crevasses (pont de neige) et en raison des chutes de pierres.
J’espère que mon petit résumé vous a donné envie de vous évader en haute montagne !
Encore quelques mois et rdv à la bourse aux skis